Avant, pendant, après

 « La férocité de ce spectacle fit tout le peuple demeurer 

en même temps satisfait et stupide »

Machiavel « Le prince » Chapitre VII

Je présente ici un travail hybride. 

Issu de trois sessions de prises de vues qui à priori 

étaient sans rapport entre elles. 

Seul point commun, le lieu de réalisation : l’ Île de Batz, 

petite île plus ou moins accueillante du Finistère nord 

faisant face à la ville de Roscoff.


Sur la première session je me suis attaché à documenter 

le problème des résidences secondaires désertées en dehors de 

la saison touristique, volets clos, maisons vides.


La seconde réalisée lors d’un évènement à haute valeur touristique, mi religieux, mi païen, le traditionnel feu de la Sainte Anne, 

clou des vacances d’été avec l’ouverture au public 

du canot de sauvetage de la SNSM.


Enfin la troisième, moins riante, l’effondrement d’une partie du trait de côte, conséquence directe du passage d’une tempête d’hiver de plus en plus méchante au fil des temps.


À mon sens, ces trois sujets ne se suffisaient pas à eux seuls, 

il allait me falloir en faire quelque chose.

Ce qui au départ ne consistait qu’en quelques travaux de vacances, genre exercices de photographie, un peu comme le pianiste ferait ses gammes, s’est avéré être une nouvelle dimension donnée à mon travail au travers de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui une petite œuvre multimédia (PŒM).


Trois sujets, une histoire… 


Volets clos, portes fermées, nous vivons dans un monde hyper connecté, nous sommes informés de tout et de rien, tout de suite. Mais au lieu de découvrir, d’échanger, nous vivons de plus en plus isolés, campant sur nos rives, toujours plus belliqueux, comme les actualités récentes le montrent. Plus repliés que jamais, nous courrons probablement à notre perte. Une fiction documentaire, espérons-le !


Les images, l’animation, l’illustration sonore, le montage, l’appel à un musicien m’ont permis de transcender et de donner un sens commun à trois petits projets photographiques qui ne se suffisaient pas à eux seuls, pour parvenir à un film. Je n’ai rien inventé, Chris Marker avec « La jetée » l’a fait avant moi, c’était alors considéré comme du cinéma expérimental.


Aujourd’hui avec le développement des outils numériques et l’accès à leurs technologies plus aisé, je pense que l’avenir de la photographie est aussi là. C’est en tout cas ce que je vais mettre en œuvre dans mes prochaines réalisations.


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