Je me souviens que je suis mort

J’ai initié ce projet photographique, mémorial, historique et socio-éducatif réalisé au cours d’une série de résidences avec le Lycée agricole d’Abbeville et l’Historial de Péronne.


Comment incarner l'effroyable boucherie engendrée par la première guerre mondiale ?


Comment, dans une époque particulièrement troublée, sensibiliser la jeunesse à un cataclysme qui peut à tout instant se reproduire, la preuve… ?


Comment faire le monde, faire l’Europe pour que : Plus jamais ça ?


Ce travail en relation avec les associations et les systèmes éducatifs locaux à eu pour but d’apporter quelques éléments de réponse aux publics 

comme aux participants au cours des deux années précédentes 

les commémorations du centenaire de ce conflit.

Les nécropoles militaires sont souvent de très beaux endroits ou règne un calme très particulier y compris quand ils se trouvent en bordure de route nationale comme dans leur grande majorité. 


Je sais de quoi je parle pour avoir suffisamment écumé ces régions Nord et Est de la France au cours de la réalisation d’images pour de nombreux industriels, mes commanditaires. 


Passant régulièrement à proximité de ces alignements, je constatais l’aspect désertique des lieux sauf une fois par an aux alentours du 11 novembre. Le reste du temps qu’ils soient britanniques, français, allemands ou d’autres nations belligérantes, rien, nada, que dalle, pas âmes qui vivent et pour cause.


Comment à la vision des ces si beaux endroits si parfaitement entretenus, comment envisager le pire, comment envisager que dans ces lieux reposent un peu moins de dix millions de femmes et d’hommes tués au combat.


Malgré l’esthétique anonyme, idéalisante et parfaite des lieux, alors que nous faisons face au résultat de la première tuerie de masse du XXe siècle, je voulais incarner ces disparus avec : 

« leur terrible cortège ».